A La Défense, les tours attirent encore les entreprises
Si le début de l’année 2020 avait été marqué par la signature par Total, d’un bail de douze ans pour installer son siège dans la future tour The Link de 244 m à La Défense. La pandémie et le télétravail ont-ils mis à mal la demande pour les immeubles de grande hauteur (IGH) ? « Les entreprises regardent leurs effectifs, les possibilités de télétravail, redéfinissent leurs stratégies immobilières avec des surfaces inférieures… Il y a un attentisme. », note Vincent Bollaert, CEO de Knight Frank France Le quartier de La Défense reste malgré tout le premier quartier d’affaires de France, et dans le trio de tête européen. « Son atout numéro un, c’est l’accessibilité, assure Vincent Bollaert, La Défense, en termes de transports, c’est un hub magique. Et le RER E va bientôt arriver. Maintenant, on peut même y venir à vélo. » L’autre carte maîtresse de La Défense, « c’est la qualité de ses immeubles ». Deux nouvelles tours ont été livrées ces derniers mois. Trinity, qui s’élève au-dessus du CNIT, et Alto, un immeuble à la forme évasée dont la façade est recouverte d’écailles de verre. Une troisième, Hekla, œuvre de l’architecte Jean Nouvel, est en construction à l’arrière du centre commercial Westfield Les Quatre Temps. Les promoteurs et les concepteurs soulignent les innovations techniques et les éléments architecturaux qui permettent de répondre aux exigences des futurs utilisateurs, même en temps de pandémie. « Nous avons le bon produit, au bon moment, qui répond aux questions actuelles », assure l’un des gestionnaires de biens immobiliers de la tour Alto. Les concepteurs insistent sur ses particularités techniques, prévues bien avant la pandémie. Les fenêtres, protégées par les écailles de verre de la façade, s’ouvrent et permettent de faire entrer l’air extérieur dans les bureaux. « Il est possible de diviser chaque plateau en deux et de les rendre indépendants, avec un renouvellement d’air, mais aussi des sanitaires et un accès aux ascenseurs propres à chaque demi-plateau. », explique l’équipe de conception. Ce choix technique, avant tout justifié pour gagner de la place, s’avère être un atout en temps de Covid. Le traitement de l’air décentralisé est aussi l’un des points forts de la future tour Hekla. Chaque niveau possédera plusieurs systèmes de climatisation, avec des prises d’air en façade. « Ainsi, si on a un cas contact à un étage, il suffira d’isoler les personnes de cet étage », note l’un des investisseurs. « Les propriétaires aujourd’hui sont capables de faire de très belles offres, note Vincent Bollaert, CEO de Knight Frank France, pour les sociétés situées en périphérie du quartier, c’est le moment de faire une belle affaire à La Défense ». Contrairement aux apparences, le quartier d’affaires comprend peu de tours occupées par un seul occupant. Si une quinzaine des plus grandes entreprises mondiales y siègent, le quartier compte plus de soixante immeubles de grande hauteur. « En 2019, 75% de la demande portait sur des surfaces entre 0 et 5 000 m², assure Vincent Bollaert, et la crise va amener les entreprises à baisser le nombre de m² dont elles ont besoin de façon permanente. Donc les demandes seront plus nombreuses entre 0 et 5 000, ou 10 000 m², qu’au-delà de 10 000 m². » « Il y a dix ans on aurait cherché un monolocataire », reconnaît l’un des investisseurs de la tour Helka. Aujourd’hui la tour est ouverte à la division. « Nous avons des entreprises de La Défense, des clients qui n’y sont pas présents et qui cherchent un immeuble « prime » et des clients peu ou pas implantés en France. » |
Source : Galivel & Associés