Balcon ou Terasse : le vrai coût d’un extérieur parisien
Alors que la crise sanitaire s’achève, disposer d’un balcon ou d’une terrasse devient un critère obligatoire pour nombre d’acquéreurs. Une étude de Price Hubble, révélée en exclusivité par Le Parisien lundi 25 mai, détaille le prix d’un tel « luxe ».
Selon ce baromètre, l’extérieur semble devenu le critère d°1 dans la recherche immobilière. « C’est devenu plus important que la surface », confirme un agent immobilier. Pour évaluer le coût d’un balcon ou d’une terrasse à Paris, Price Hubble, spécialiste de la data immobilière, a réalisé une étude sur plus de 30 000 annonces postées depuis 1 an. Elle révèle qu’un peu plus d’1 appartement sur 5 (21%) mis en vente compte un balcon ou une terrasse : c’est dans les XVe (31%) et le XVIe (28%) arrondissements qu’un acquéreur a le plus de chance de trouver un extérieur. A l’inverse, la probabilité d’en bénéficier dans les IIème (7%), IIIème (8%) et IVème (9%) arrondissements est particulièrement faible.
Les terrasses les plus vastes dans le VIIème arrondissement
« Il y a une grosse proportion d’extérieur dans les immeubles haussmanniens, révèle Loeiz Bourdic, à la tête de Price Hubble en France. Mais ils sont généralement très petits. » 64% des extérieurs mis sur le marché font moins de 9 m². 27% font même moins de 5 m². A l’inverse, 2% font plus de… 50 m² : « C’est rare, mais ça existe », affirme Loeiz Bourdic. Les plus spacieux se trouvent essentiellement dans le VIIème arrondissement (10 m²). Les Ier, IVème, XIVème, XVème et XVIème arrondissements n’ont pas à rougir : les extérieurs y mesurent environ 8 m². Les immeubles construits entre 2001 et 2010, selon Price Hubble, sont ceux qui offrent les plus grands extérieurs.
Des surcoûts compris entre 3 300 €/m2 et 5 100 €/m2 selon les surfaces
Price Hubble a tenté d’estimer la surcote sur un bien immobilier induite par la présence d’un extérieur. Pour un 3 pièces de 60 m², situé au 5e étage, en vente à 10 000 euros le m², la start-up a déduit qu’1 m² de balcon ou terrasse coûtait 5 100 euros le m² pour 5 m2 (25 500 euros), 3 900 euros pour 10 m² (39 000 euros) et 3 300 euros pour 20 m² (66 000 euros). « C’est intéressant car ce qu’on remarque à Paris concernant la surface – et c’est propre à Paris tant le marché est tendu – c’est que ce soit pour un studio ou un 3 pièces, le prix au mètre carré est généralement le même, note Loeiz Bourdic. Ce n’est pas le cas pour l’extérieur, où l’on constate une diminution de ce prix au m² avec l’augmentation de la surface. »
En tenant compte du marché dans chaque arrondissement, c’est dans le VIème arrondissement qu’une terrasse coûte le plus cher : de 41 800 euros pour une terrasse de 5 m² à 107 000 euros pour une terrasse de 20 m². A l’inverse, dans le XIXe arrondissement, une terrasse de 20 m² revient à 54 900 euros.
Les critères qui vont faire monter les prix
Les experts immobiliers sont unanimes : les extérieurs verront leur valeur augmenter sur le marché post-COVID-19, surtout à Paris et sa petite couronne. « Les jardins et terrasses seront des critères plus recherchés, souligne Richard Tzipine, Directeur général de BARNES. Les biens qui en sont dotés seront positionnés plus chers que d’autres ». Loeiz Bourdic en est persuadé : « Si on fait un nouveau point dans six mois, il est certain que les prix des extérieurs auront évolué. La terrasse était déjà un argument de vente à Paris, il le sera d’autant plus dans les prochains mois. Il faut donc s’attendre à une surcote sur ces biens-là. »