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COVID-19 : quelle issue pour les commerces ?

 

Alors que l’enseigne d’habillement GAP vient d’annoncer la fermeture de ses 120 boutiques en Europe, le marché des commerces continue de subir les effets collatéraux du Covid.

Depuis le début de l’épidémie, plusieurs acteurs historiques du commerce français, pour la plupart déjà en difficulté avant la crise, ont fait l’objet de procédures de sauvegarde ou de redressement. Depuis, la majorité de ces enseignes ont été reprises, concentrant le marché aux mains d’un nombre plus réduit d’acteurs dans des secteurs comme la mode (La Halle / Groupe Beaumanoir), le meuble (Conforama / But) ou le jouet (Maxi Toys / King Jouet indique Knight Frank.

« Sur les quelque 2 500 points de vente d’enseignes pour lesquels une offre de reprise a été acceptée par les tribunaux, 70 % environ doivent être sauvés. Les cessions concerneraient donc près de 800 magasins, fournissant nombre d’opportunités d’implantation à des enseignes désireuses de se développer à moindre coût » précise Antoine Grignon, Directeur du département Commerces chez Knight Frank France.

Mais, quatre mois après la réouverture des magasins, l’activité des commerces reste toujours inférieure à la normale notamment dans capitale.

Le bilan de la fédération d’enseignes Porcos, dévoilé hier, montre que les enseignes des boutiques des Champs-Élysées (qui ont perdu 64.8% de leur fréquentation par rapport à septembre 2019), du quartier Saint-Michel/Odéon (-48.4%) ou de la rue de Rivoli (-22.5%) subissent les conséquences de la baisse de la clientèle internationale.

En raison de réticences vis-à-vis des transports en commun et la méfiance envers des lieux fermés. l’ambiance « n’est pas au shopping », souligne Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos.

Dans cette lignée le groupe immobilier Klépierre, spécialiste des centres commerciaux, a continué à voir ses revenus décliner au troisième trimestre.

Face à cette situation, les professionnels du commerce souhaitent une adaptation des loyers.

La Fédération Procos demande quant à elle à ce que les enseignes soient éligibles aux prêts participatifs, dispositif de prêt bancaire présenté par l’État lundi au profit d’entreprises qui ont un vrai « potentiel de rebond ».

Néanmoins, si nombre d’enseignes sont en difficulté, d’autres tirent par ailleurs leur épingle du jeu parce qu’elles répondent aux préoccupations actuelles des Français (discount, bien-être, etc.) ou aux changements structurels des modes de vie et d’achat. L’expansion de ces enseignes permet ainsi d’animer le marché des commerces malgré la crise sanitaire, comme illustré par la multiplication de nouveaux concepts dans des domaines tels que le sport, les loisirs, l’écomobilité ou l’alimentation analyse Knight Frank.

Source : Galivel & Associés