Immeuble: Paris se réconcilie avec la hauteur
Depuis la fin des années 1970, plus aucun immeuble ne dépassait les 37 mètres de haut. Ce n’est plus le cas avec la tour Home, haute de 50 mètres, qui vient tout juste de voir le jour.
Paris prend (enfin) de la hauteur! Depuis la fin des 1970, la capitale n’avait pas connu de tours de plus de 37 mètres de haut. Cette règle, à l’époque, permettait de panser certaines plaies architecturales telles que la Tour Montparnasse, Beaugrenelle ou encore certaines tours du quartier de Tolbiac. Depuis 2010, pour répondre aux problèmes de densité, c’est chose possible, dans la limite de 50 mètres pour les immeubles d’habitation et de 180 mètres pour ceux de bureaux. Et depuis le 5 juin 2015, le rêve – de certains – est devenu réalité avec la tour Home.
Située dans le 13ème arrondissement, la tour Home comporte 188 logements, dont 92 appartements sociaux et 96 en accession. Elle est composée de deux bâtiments, un de 14 étages et l’autre de 17. Au rez-de-chaussée, des boutiques, une boulangerie et le restaurant d’un chef étoilé s’installeront. La surface totale atteint 13.750 mètres carrés. Le coût des travaux avoisinerait les 24,5 millions d’euros.
Dessinée par les architectes Hamonic+Masson et Comte Vollenweider, elle a été construite par Bouygues Immobilier. Et ils ont dû résoudre de nombreux défis. Et « pas question de faire fi des erreurs commises », expliquent les architectes.
20 ou 30 mètres carrés d’espaces extérieurs
Tout d’abord, la première difficulté a été d’insérer la tour dans le paysage urbain. « Le projet fait le lien entre la rigidité formelle de l’avenue de France, le paysage ferroviaire, l’ouverture vers Ivry et le changement d’échelle d’une ville linéaire à une ville verticale », expliquent les architectes de Comte Vollenweider.
La tour est donc haute : 50 mètres. Et la partie inférieure est alignée avec l’avenue de France avant de se diviser en deux. Chaque logement dispose de 20 ou 30 mètres carrés d’espaces extérieurs afin de faire rentrer un maximum de lumière dans les appartements. Les logements sont ouverts sur un maximum de cotés. Les architectes veulent donner une impression d’ouverture. Les habitants veulent « pouvoir déjeuner dehors, avoir un rapport direct avec l’extérieur et posséder leur propre sol », expliquent les architectes de Comte Vollenweider.
Les balcons sont en escalier ou de biais afin que chacun puisse profiter du soleil. Et un jardin commun est installé sur l’un des toits afin que les habitants puissent jouir de la vue.
De plus, des dispositifs ont été installés au sous-sol afin de protéger les bâtiments des vibrations liées aux allées et venues des trains transitant par la gare d’Austerlitz tout proche. Il s’agit de 333 « boites à ressort ».
Installation de panneaux solaires
L’autre enjeu est évidemment l’aspect écologique. Les Verts se battent contre les tours, les jugeant énergivores. Donc outre l’ouverture des logements vers l’extérieur pour apporter un maximum de lumière, cette tour Home a été pensée « verte ». Des panneaux solaires ont été installés sur l’un des deux toits pour, notamment, chauffer l’eau des habitants. Ils représentent 30% des apports annuels en énergie renouvelable pour le bâtiment social.
La tour Home respecte le plan climat de Paris. La consommation énergétique maximale de 50 kWh par mètre carré et par an.
D’après le Figaro, les appartements en accession libre se vendent à 10.000 euros le mètre carré contre un prix moyen dans l’ancien, dans ce quartier, de 7.409 euros.
François Bertière, président directeur général de Bouygues Immobilier, salue cette entreprise d’Anne Hidalgo, maire de Paris, de réconcilier les Parisiens avec les tours. Mais elle ne sera possible que si le prix du foncier baisse. « Vous avez réussi à faire monter la hauteur des bâtiments à Paris, puissiez-vous aussi faire baisser le prix des charges foncières ».
Source : http://bfmbusiness.bfmtv.com/