Immobilier : les nouveaux défis du neuf
Malgré la crise sanitaire, le marché du neuf se porte bien comme le souligne Olivier Bokobza, directeur général de BNP Paribas Immobilier Résidentiel. « Depuis la fin du confinement, l’activité a retrouvé un volume normal. Les particuliers en quête d’une résidence principale ont été les premiers à reprendre leur projet. Quant aux investisseurs, légèrement en retrait dans les premières semaines mais désormais rassurés par l’évolution de la demande locative, reviennent progressivement sur le marché ». En dépit d’une forte demande, l’offre s’effrite avec la diminution du nombre de permis de construire accordé par les municipalités. Diminution qui s’explique par l’approche des élections et le blocage de nombreux programmes dus à la hausse des recours. D’après la Fédération des promoteurs de l’Immobilier (FPI), ce phénomène pourrait engendrer un recul de 100 000 logements collectifs autorisés entre 2019 et 2020. Pour Franck Vignaud, directeur du Laboratoire de l’Immobilier, les plans de soutien aux promoteurs développés par CDC Habitat et In’Li pourraient également impacter les stocks : «L’achat programmé par ces deux entités de 50 000 logements neufs dans tout l’Hexagone va assécher l’offre pour les particuliers. » Risque de hausse des prix De novembre 2019 à mai 2020, le tarif moyen des appartements en phase de commercialisation a augmenté de 3,4% (4 806 €/m2) d’après le dernier baromètre du Laboratoire de l’Immobilier (Juin 2020). Habituellement, cette hausse s’élève autour des 3% sur 12 mois. Il faut souligner les grandes disparités tarifaires entre les territoires, avec par exemple, 12 414 € le m² moyen à Paris contre 3 252 €/m² à Tourcoing, 6 562 €/m² en Ile-de-France contre 4 278 €/m² en province. L’effet Covid « Dans l’ensemble, les prix du marché n’ont pas baissé durant le confinement. » indique Franck Vignaud. Pour la présidente de la FPI, Alexandra François-Cuxac, « même si les promoteurs ont fait l’effort de limiter les répercussions tarifaires de cette période particulière sur les acquéreurs, la crise du coronavirus générera malgré tout peut-être quelques tensions sur les prix du fait du retard des chantiers et des surcoûts liés aux contraintes sanitaires ». « Avec cette crise, nous avons pris conscience que notre marché doit se réinventer. Le logement de demain ne sera pas plus grand mais plus vert avec davantage d’espaces extérieurs, de services et de technologies. Il nous faudra désormais intégrer la question sanitaire dans nos réflexions tout comme celles liées au télétravail », détaille Alexandra François-Cuxac. |
Source : Galivel & Associés