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Comment le confinement a fait évoluer le regard des locataires et des propriétaires sur le marché immobilier

Une étude SeLoger, réalisée du 14 au 18 mai, aborde l’évolution de la perception des locataires et des propriétaires du marché immobilier, au travers des réponses de 2 400 locataires et 654 bailleurs.  

 

L’optimisme de retour du côté des bailleurs 

 

A l’issue de la période de confinement, près de 6 bailleurs sur 10 anticipent une stabilisation des loyers. La plupart s’affirment optimistes quant à leur pouvoir d’achat personnel pour les mois à venir ; de plus, ils sont de moins en moins nombreux à redouter des impayés liés à la crise sanitaire (seulement 38 % s’avouent inquiets, contre 50 % en avril). 

L’enquête souligne aussi que 81 % des propriétaires bailleurs ont vu leurs projets locatifs impactés par la crise (32 % évoquent des retards dans les démarches, 31 % des projets reportés, 4 % des projets annulés). Un pourcentage certes élevé, qui témoigne de l’étendue des impacts du gel du marché immobilier pendant plus de 2 mois, mais néanmoins orienté à la baisse : à titre de comparaison, 96 % des projets locatifs des bailleurs avaient été affectés par les mesures de confinement en avril dernier. 

L’étude souligne par ailleurs que seuls 28 % des bailleurs envisagent une dégradation de leur pouvoir d’achat personnel dans les 6 prochains mois (contre 52 % pendant le confinement). Désormais, 1 bailleur sur 2 estime que ses finances personnelles ne seront pas impactées par la crise, et 11 % pensent même qu’elles pourraient s’améliorer. 

Il apparaît aussi qu’une majorité de propriétaires bailleurs (58 %) s’attend à une stabilisation du montant des loyers en France dans les 6 prochains mois : suite au déconfinement, à peine 20 % des propriétaires avouent s’attendre à une baisse des loyers – contre 35 % au cours du confinement. La part de propriétaires selon lesquels les loyers devraient, au contraire, augmenter dans les mois à venir, bondit de 10 % en avril à 21 % en mai. 

« À l’heure du déconfinement, les bailleurs se montrent moins disposés à revoir les loyers à la baisse. Au contraire, la part de ceux qui envisagent une hausse a même doublé entre avril et mai. Mais d’une manière générale, c’est la stabilité des loyers qui pèse le plus dans la balance d’après les anticipations des bailleurs eux-mêmes », analyse Séverine Amate, Directrice des relations publiques de SeLoger.  

 

Des locataires remobilisés dès la fin du confinement 

 

A peine le déconfinement lancé, le marché de la location a retrouvé un vrai dynamisme. Selon l’étude SeLoger, quelque 41 % des projets de location d’un logement ayant été engagés ont été relancés dès le 11 mai dernier. Covid-19 oblige, ceux qui ont dû être décalés l’ont été au mois de juin (22 % d’entre eux), à l’été (14 %), à la rentrée (15 %), voire à l’année prochaine (12 %). 

« Le volume de consultations des annonces et les mises en relation avec les professionnels explosent depuis le déconfinement. La dynamique de rattrapage est constatée sur la location, mais également sur l’achat  », souligne Séverine Amate. 

S’ils ont été repris rapidement, certains projets ont pu évoluer en raison de la crise (4 %). Ainsi, 22 % des futurs locataires ayant modifié leur recherche pendant le confinement cherchent à se rapprocher des métropoles où se concentrent les créations d’emplois ; 36 % souhaitent s’en éloigner. Pour 16 % des locataires, la présence d’un espace extérieur (terrasse, balcon, jardin) constitue un critère essentiel – même si cet aspect constituait déjà un critère important pour 56 % des locataires avant même l’expérience du confinement. 
« L’envie d’un extérieur chez les futurs locataires n’est pas née du confinement. L’expérience de l’enfermement n’a fait qu’accentuer ce besoin pour en faire un critère essentiel », pointe ainsi Séverine Amate.

 

Source : Galivel & Associés