Copropriété : Etes-vous satisfait de votre syndic ?

Selon une enquête CLCV – Notre Temps*, seulement 39% des copropriétaires se sont déclarés satisfaits ou très satisfaits de leur syndic. Lors de la précédente étude réalisée en 2012, ce même taux était de 49% : il y a donc un recul net de 10 points en deux ans !

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« Ce sondage est l’occasion pour nous de mettre en place un baromètre de satisfaction des syndics. En 2012, nous avions déjà réalisé une étude sur le sujet et les résultats avaient été surprenants ; alors même qu’il s’agit d’une profession souvent décriée par le public ou dans la presse, l’appréciation du panel était globalement bonne, puisque 49% environ des personnes interrogées se disaient satisfaites, voire très satisfaites, de leur syndic. Nous avons voulu savoir, avec Notre Temps, si ces résultats seraient confirmés deux ans plus tard ou si, au contraire, l’appréciation des copropriétaires sur leur syndic évoluerait fortement dans un sens ou dans l’autre », explique David Rodrigues juriste logement à la confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV).

A noter, 49% des sondés sont membres de leur conseil syndical et la quasi-totalité (94%) a plus de 50 ans. Les copropriétés concernées par l’étude sont de taille moyenne puisqu’elles comportent, à hauteur de 57%, 50 lots principaux ou moins. Les résidences plus importantes sont représentées également de façon non négligeable puisque 21% des immeubles visés ont au moins 101 lots principaux. Cette étude ne porte que sur les syndics professionnels.

Six questions sont posées aux copropriétaires, chacune sur un thème particulier : qualité de la gestion, coopération avec le conseil syndical, suivi des contrats de prestation de services et des impayés, clarté des informations transmises, réactivité face aux sollicitations.

Les points sur lesquels les copropriétaires sont les plus satisfaits sont : la coopération avec le conseil syndical (51%), le suivi des impayés (47%), la clarté des informations transmises (47%).

Inversement, les points sur lesquels les copropriétaires montrent leur insatisfaction sont : la qualité de la gestion (45%), le suivi des contrats (40%), la réactivité face aux sollicitations des copropriétaires (33%).

On constate que les syndics sont mieux notés pour les prestations de base (gestion des impayés) ou lorsqu’un texte impose un formalisme particulier. C’est dans le relationnel que les syndics sont les moins performants puisque les copropriétaires ne sont que 33% à être satisfaits de leur réactivité.

Le taux de satisfaction est systématiquement plus important auprès des conseillers syndicaux où l’on peut noter que trois items inférieurs à 50%, à savoir la qualité de la gestion (48%), le suivi des contrats (43%) et la réactivité face aux sollicitations (40%). Ainsi, 45% des conseillers syndicaux sont globalement satisfaits de leur syndic alors qu’ils ne sont que 29% à l’être chez les « simples copropriétaires ». Cela confirme la meilleure image qu’ont les membres du conseil syndical de leur gestionnaire.

Ce même taux est de 33% pour les syndics appartenant à un grand groupe et de 42% pour les cabinets indépendants. On constate donc une réelle différence dans la qualité de la gestion selon la nature du cabinet. La clarté des informations transmises gagne un rang lorsque le syndic est un cabinet indépendant.

« Si, de manière générale, ces résultats ne sont pas surprenants au regard des remontées que nous avons régulièrement du terrain par l’intermédiaire de nos associations locales, ils doivent cependant nous interroger sur le principe. En effet, cela signifie qu’il existe une philosophie différente dans la gestion des grands groupes et cela est clairement perçu par les copropriétaires. De nombreux adhérents nous font part de leur mécontentement et critiquent une approche trop commerciale au détriment d’une réelle gestion. Nous pourrions penser que la taille d’un cabinet national lui permettrait de mutualiser certains services : cela n’est pas le cas ou, du moins, cela ne semble pas primordial pour les copropriétaires », commente David Rodrigues.

Enfin, si l’on compare ces résultats avec ceux de l’enquête de 2012, on constate une chute de 10 points en deux ans ! Cette différence peut s’expliquer par l’actualité, marquées, ces derniers mois par la loi ALUR.

« Les professionnels de l’immobilier ont exercé un lobbying très violent contre la loi ALUR. L’opposition frontale de la profession face à un texte qui se veut protecteur des copropriétaires et qui a pour ambition de mettre fin aux différents abus constatés n’a pas dû échapper aux copropriétaires les plus vigilants. Dans un registre similaire, le comportement de certains syndics qui ont profité de la publication de la loi ALUR pour augmenter fortement leurs honoraires (plus de 20 % dans certains cas), alors même que la plupart des nouvelles dispositions introduites par ce texte ne sont pas encore applicables n’a pas joué en leur faveur », souligne Davis Rodrigues.

Une nette dégradation a eu lieu depuis 2012. Les syndics doivent absolument revoir leur politique et, surtout leur comportement. La faible réactivité face aux différentes sollicitations dont ils font l’objet constitue un point noir. Une meilleure communication avec les copropriétaires est également souhaitable.

« Les prochains mois seront cruciaux pour les professionnels : la bonne volonté qu’ils emploieront pour mettre en oeuvre les nouvelles dispositions de la loi ALUR sera, à n’en pas douter, un élément déterminant pour les copropriétaires. L’application anticipée de l’obligation du compte bancaire séparé, sans possibilité de dispense, et accompagnée d’une forte augmentation des honoraires a d’ores et déjà été très mal perçue et constitue un bien mauvais message », conclut David Rodrigues.

* Etude réalisée courant octobre 2014 à partir d’un sondage électronique réalisé par la CLCV et le magazine Notre Temps sur un échantillon de 2.137 réponses de copropriétaires.

Sources : www.clcv.org et www.mon-immeuble.com